lundi 8 novembre 2010

Sur la plage abandonnée, ....

Nous continuons sans relâche à enrichir notre culture et après les fructueuses expériences scientifiques de Krabi, nous avons, sans hésitation et, il faut bien le dire, pour occuper les enfants un dimanche, attaqué Singapour sous l'angle historique. Direction, poussette dans une main, gourde dans l'autre et appareil photo dans la dermière, le Labrador Nature Reserve pour un retour sur le passé de port et de base navale de l'île.
Située à l'extrême Sud de la cité, cette (petite) réserve naturelle se situe à l'entrée de ce qui fut au 19e siecle le port principal, Keppel Harbour. Il est difficile d'imaginer que cette zone, agréablement aérée par les vents marins, était prisée pendant la période coloniale pour sa plage et ses pavillons privés. Aujourd'hui, le spectacle n'est plus dans les élégantes à ombrelles mais dans les porte-containers qui croisent à quelques encablures d'un rivage toujours aussi curieusement dépourvu de l'odeur iodée que je croyais associée à toute mer ou océan digne de ce nom. La vocation balnéaire de ce qui s'appelait "Long Beach" fut mise à mal à la fin des années 1930 quand les Britanniques en firent un endroit stratégique pour la défense de Singapour avec canons, réserves de munitions et tunnels secrets. Autant d'aubaines récréatives pour des enfants en goguette 80 ans après, mais, en 1942, cette stratégie se révéla être un fiasco complet. Singapour fut prise en une semaine par les Japonais qui l'attaquèrent par le Nord (et non par le Sud comme escompté) puis l'occupèrent pendant 3 ans, période sombre et douloureuse dans l'histoire de la cité. Pour les Britanniques et Churchill, ce fut un cuisant échec et une humiliation militaire sans précédent.
Le feu des BBQ pits a désormais, heureusement, remplacé celui des canons et les seules batailles que l'on y livre sont celles contre les moustiques. Là encore, l'Histoire n'étant qu'une vaste répétition, les voraces bestioles indigènes ont remporté, haut leurs 6 pattes, le combat sur l'Européenne visiblement très appétente que je suis.

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