lundi 29 avril 2013

J'aime...#2

- le vol du martin-pêcheur au dessus des tombes de Bukit Brown Cemetery (eh oui, encore et toujours), l'éclat bleu de ses ailes sur le vert sombre des feuillages et son grand bec, disproportionné par rapport à sa taille. J'aime moins quand je vois les camions s'amasser sur les chemins et les ouvriers entasser les pierres qui constituaient les tombes en un petit monticule sali de terre jaune, prémisces des avanies que va subir ce lieu.
- l'aigle qui un jour a décidé d'observer du haut de son arbre, situé en face de l'entrée de la résidence l'arrivée du bus scolaire d'Éloi, me laissant m'approcher et le regarder sous toutes les coutures. J'aime moins quand les perruches vertes des arbres de mon condo décident pour moi à grand renfort de croassements (oui les perruches croassent ici) que l'heure du réveil a sonné pour les braves.
- le singe chapardeur qui vient terroriser les clientes du PS Café de Dempsey, surtout quand je ne suis qu'une spectatrice intouchable. J'aime moins quand c'est moi la cible et je passe toujours en crabe au milieu des singes du Mac Ritchie Reservoir, espérant qu'ils ne sentiront pas la peur qui me suinte, en même temps que la sueur, par tous les pores.
- les varans des Singapore Botanic Gardens qui traversent devant mes pas, se dépêchant de regagner l'ombre rassurante des fourrés. J'aime moins quand je vois se faufiler entre les feuilles un serpent vert électrique qui me rappelle qu'à Singapour il n'y a pas que des sympathiques bestioles.
- le petit écureuil qui m'a fait sursauter en bondissant sur le tronc d'un arbre juste à côté de ma voiture, l'air affairé. J'aime moins les chats domestiques qui ici, particularité génétique peut-être, ont la queue coupée, pitoyable moignon en lieu et place d'un véritable appendice ornant leur postérieur.
- les libellules aux ailes rouges qui volettent au dessus des mares de Sungei Buloh, les fines nervures des membranes et le fait que leur régime alimentaire se compose de larves de moustiques. J'aime moins, dans la catégorie insectes, les cafards qui parfois, tentent de visiter ma cuisine mais en général n'ont pas la possibilité de reproduire leur exploit héroïque.
- les fleurs de frangipanier qui jonchent certains trottoirs et parfois ornent les cheveux de Solène, leur parfum suave qui me ramène des années en arrière sur les terres coralliennes de la Nouvelle-Calédonie. J'aime moins quand leurs pétales veloutés  perdent leurs jolies couleurs au profit d'une vilaine oxydation rouillée, signe de leur caratère éphémère.
- les sensitives délicates qui referment leurs feuilles au contact des doigts de mes fils, agenouillés tête contre tête pour mieux appréhender les capacités motrices des plantes. J'aime moins quand ces mêmes enfants décident de faire de la "soupe", épluchant avec une grande minutie tous les parterres de la résidence.
- les racines imposantes des kapokiers et leur tronc rectiligne qui s'élève dans le ciel. J'aime moins quand les arbres s'abattent, victime de l'orage de trop, et que les branches se décrochent pendant le coup de vent qui précède l'averse.



jeudi 25 avril 2013

Rooftops mais pas que...

Après le bus de l'école, le plouf dans la piscine et le dîner avec les kids, il peut y avoir une vie autre que familiale pour les parents et en l'occurrence, sortir aller boire un verre en amoureux fait partie de l'éventail des possibles. Si la petite terrage d'un café ombragée par de la glycine et parfumée de l'odeur des figuiers n'est désormais plus qu'un doux fantasme, Singapour possède néanmoins de jolis endroits souvent moins buccoliques mais à l'attrait réel. Force est de constater que nous avons dû développer une sorte de TOC car l'un des critères majeurs de choix du lieu de perdition est la présence d'un rooftop, si possible avec une vue.
Donc petite sélection de nos spots de prédilection fréquentés en général en semaine car blindés le week-end et généralement pourvus d'une musique assourdissante (et telle une mamie je n'aime pas ne pas m'entendre discuter avec le Mâle) :
- Orgo : mon dernier coup de coeur. En haut de l'Esplanade Theater, une vaste terrasse qui regarde la Marina, le Merlion, les immeubles de la City et MBS. Des martinis à tomber : je recommande le pamplemousse/basilic que James Bond aurait adoré, c'est certain ! Les versions mocktails existent pour les conducteurs raisonnables !
-Bar Stories : ni rooftop, ni vue depuis cette shophouse de Haji Lane mais un concept que j'adore, moi qui ne suis pas une grande fan de cocktails : pas de carte, un serveur qui vient vous demander quelles sont vos envies pour votre verre (acidulé, amer, piquant, épicé etc...). Quelques minutes plus tard, la créativité du barman porte ses fruits et un cocktail original apparaît sur la table...  Le problème du choix est réglé et la boisson excellente !
- le Loof, dans le quartier de Bras Basah, parfait pour un verre post-spectacle à la National Library juste à côté.
- Le New Asia (Swisshotel Stamford) : un cadre feutré, musique audible, magnifique vue à travers les baies vitrées. 
- Le Canopy Cafe (Marina Golf Course) : rien de particulier en terme de boisson mais les lumières de la ville derrière le green. Magique.
-  dans le quartier de Chinatown, sur la mignonne Ann Siang Rd, The Screening Room qui fait aussi office de cinéma ou le Ying Yang en haut du Club Hotel. Les shophouses comme décor extérieur, un ensemble charmant.
- sur la Marina, face au MBS, le Lantern du Fullerton Bay Hotel, c'est l'assurance de profiter des lumières de MBS, lovés dans des fauteuils bien cosy. Plutôt chic mais magnifique.
- enfin, dans la série des incontournables de la vue, Kudéta en haut de MBS ou le One-Altitude en haut de la tour UOB mais dans les 2 cas, je n'en aime pas l'atmosphère, très impersonnelle. Certes c'est beau mais j'ai mal aux pieds à rester debout à siroter mon verre et les hurlements de la musique sont peu propices à une quelconque socialisation , dans une attitude très mami-esque de ma part, je le reconnais.

Voilà avec cette petite liste, largement non exhaustive des possibilités de Singapour, quelques belles soirées en perspective, avec modération bien sûr !

lundi 22 avril 2013

N'est pas taï-taï qui veut

Il faisait beau, le ciel était bleu, j'avais décidé de prendre soin de moi
2 petites heures. En arrivant dans le havre de paix de l'institut, un canapé moelleux me tend ses coussins pour que je m'y installe et remplisse le formulaire nécessaire à mon introduction dans le sanctuaire. J'aurais bien pris un petit thé en même temps que le stylo mais visiblement, ce n'est pas à l'ordre du jour. Je fais taire mon addiction à la théine en m'auto-promettant relaxation et volupté... Je remplis le formulaire, omets soigneusement les cases e-mail et adresse postale, à la question race, je fais semblant de comprendre "nationalité" et me voila apte à chausser les habits de lumière du salon, c'est-à-dire une espèce d'informe robe bustier large en éponge, tout le contraire du glamour donc...
La sempiternelle douce musique d'ambiance propre à ce genre d'endroit enrobe la chambre dans un petit cocon auditif. J'ai visiblement échappé aux chants d'oiseaux et aux glou-glous des fontaines mais on est loin de la playlist du Buddha Bar. L'esthéticienne arrive pour me gratifier du traitement choisi, à savoir un "facial", petit nom doux et abrégé pour un soin du visage, soin que j'avais choisi car offert pour un prix dérisoire grâce aux offres promotionnelles de ma banque en taï-taï professionnelle.
Le verdict tombe avec la délicatesse usuelle des asiatiques : ma peau est déshydratée, ridée et manque de fermeté, autant d'affirmations qui mettent à mal mon optimisme de quarantenaire, jeune de partout mais surtout dans son esprit... D'un air dubitatif, elle demande où je fais habituellement mes "facials"... Euuhh, ben, j'en fais pas parce que je m'occupe de moi moi-même et  surtout  parce que si c'est pour s'entendre dire qu'on a une tête de déterrée pas la peine de payer, mieux vaut se regarder dans le miroir après une nuit un peu courte. Après réflexion,  je n'ai finalement fait qu'un envoi télépathique de la 2e partie de la réponse,car nous n'avions pas encore commencé et j'ai eu peur qu'elle ne se venge en me massant les joues au  gant de crin. 
Elle rentre dans le vif du sujet par un massage de la tête et des épaules plutot agréable et me laisse ensuite sous un petit jet de vapeur, histoire, poésie quand tu nous tiens, de dilater les pores de ma peau avant la phase suivante. "I do the extraction for you " m'annonce-t-elle froidement, un instrument de torture à la main avant de s'acharner sur mon épiderme avec violence. Purée, ça  fait un mal de chien mais j'imagine ma peau débarassée de toutes ses imperfections et irradiant de beauté à la sortie et je serre les dents... Faut souffrir pour être belle paraît-il... Sûrement un homme à l'origine de cette phrase, pensè-je... 
Une fois son sadisme assouvi, le diagnostic de départ -peau vieille, moche et molle- étant rappelé une fois de plus, elle "scrub" puis m'enduit d'un masque censé remédier à tous mes problèmes. Il a déjà du s'écouler 45 min, je n'en peux plus et attend la fin avec impatience. La crème sent divinement bon mais après application, le visage soigneusement recouvert d'un tissu pour permettre aux produits actifs de faire le boulot, je suis abandonnée à mon sort avec l'injonction "you can rest now !"... Ben, ça fait 45 min que je ne fais rien, je suis déjà pas mal reposée là... "Détends-toi", me dis-je, "détends-toi", calme, relaxation, "profite de ce temps qui t'es offert" essayé-je de me persuader... Moment de concentration... Ah non ça ne marche pas, je m'ennuie atrocement, je ne peux pas ouvrir les yeux (rapport au tissu sur mon visage) pour jeter un oeil à un magazine ou mon téléphone, j'ai froid dans la robe de bure en éponge... Je commence à en avoir marre de cette expérience de vraie tai-tai... Après un temps infini, on vient enfin me dé-oindre de la crème grasse, je suis autorisée à me rhabiller et on m'offre enfin un thé. Ah je revis mais en realité, le thé c'est juste pour me tenir assise à  la petite table où une charmante demoiselle qui n'est pas la perfide extractrice de comédons me propose un avantageux package de 10 séances pour un prix battant toute concurrence (enfin selon ses critères). Déclinant l'offre, je me sers à son insu du Mâle pour dire que je dois absolument lui en parler avant ce genre de décisions financières importantes, bla-bla-bla etc. Elle comprend le message à demi-mot et  me propose un package revu à la baisse tant au niveau du prix que du nombre de séances mais je sais aussi faire la règle de 3 et repousse l'offre toujours pas plus alléchante que la précédente. Face à mon refus assez ferme, elle quitte les lieux plutot contrariée ce qui n'est pas sans me plaire, me laissant tranquillement déguster mon thé bien mérité apres toutes les avanies pratiquées à mon encontre... Dans le miroir de mon rétroviseur, ma peau luit comme du saucisson oublié sur une table d'apéro (Cf la crème grasse), mon coiffeur ferait une syncope à la vue de mon arrangement capillaire (Cf massage du crâne) et mes imperfections me semblent toujours être là (Cf extraction)... Dont acte, je sais désormais sur quel plan je peux faire des économies...Je ne vous donne pas l'adresse, je crois que ce n'est pas la peine !


jeudi 18 avril 2013

Très mâle, très bien !

Je n'avais au départ pas particulièrement l'intention d'y aller mais une proposition amicale de sortie entre amis m'a rapidement convaincue que oui, j'avais finalement bien envie de découvrir la pièce d'Oscar Wilde "The Importance of Being Earnest". Honte sur moi qui me pique d'être une assez grande lectrice, je n'avais jamais lu, ni même vu sur scène cette œuvre qui, a priori, ne fait pas partie du répertoire que j'aime le plus : marivaudage, quiproquos et autres critiques sociales basées sur les relations hommes-femmes. À part le fait que la pièce est proposée par la compagnie W!ld Rice, dont les directeurs artistiques sont les brillantissimes Glen Goei et Ivan Heng, je ne savais rien ! Autant dire que je dois avoir l'esprit ailleurs en ce moment pour ne pas avoir remarqué un petit détail qui a pourtant son importance sur les affiches qui fleurissent la ville ! Le casting est 100% mâles alors que l'histoire présente les rebondissements des histoires d'amour et de mariage de deux jeunes hommes pour 2 jouvencelles, dame de compagnie et mère acariâtre incluses ! Glen Goei, metteur en scène de nombreuses pièces et du film "the Blue Mansion", a eu l'excellente idée de faire jouer les rôles féminins par des hommes sans pour autant modifier le texte. On ne tombe cependant pas dans un remake de la Cage aux Folles (d'ailleurs repris par W!ld Rice en 2012) même si ce ressort comique est bien évidemment exploité avec un talent incroyable par Hossan Leong en gouvernante indigne et Ivan Heng (l'acteur fabuleux de Emily of Emerald Hill) en mère très désagréable et très intéressée ! Gwendolyne et Cecily ont la voix grave et des pantalons mais sont bien des jeunes filles idéalistes et amoureuses des roméos que sont Algenon et Jack.  Accent british, humour et rebondissements, casting de rêve, très beau décor en noir et blanc dont la simplicité sert le jeu des acteurs... Bref, un petit bijou de pièce qui, en ces moments où le mariage pour tous est au cœur de l'actualité, de la France aux antipodes néozélandais, donne une interprétation inattendue au texte d'Oscar Wilde...

La pièce se joue jusqu'au 4 mai au Drama Centre Theatre (National Library Building).
Foncez acheter vos places (Sistic), vous ne le regretterez pas !

lundi 15 avril 2013

Pourquoi... #2

y-a-t-il autant d'orages à Singapour ?

L'explication scientifique est celle qui coule de nuages source : Singapour est l'un des endroits les plus frappés au monde par la foudre en raison de la combinaison de sa position équatoriale conduisant à un climat chaud et humide (NEA) et d'une atmosphère souvent instable, les facteurs déclenchants des orages. Un joli cumulonimbus au loin et c'est le coup de foudre assuré dans les heures ou les minutes qui viennent... Mais attention, ce n'est qu'une facette de la réponse à la question car les autres raisons sont bien moins connues...

Il y a autant d'orages à Singapour pour...
- rentabiliser les investissements économiques du lobby, mal connu mais très puissant, des chausseurs. Qui n'a jamais regardé d'un air dépité ses souliers, agonisant dans une flaque d'eau, la semelle menaçant de faire sécession dans un futur proche ? Quelle taï-taï Qui n'a jamais enlevé, dans un élan désespéré de sauvegarde, ses jolies chaussures en cuir achetées en France pour traverser la rue pendant un flash-flood, en baignant jusqu'aux chevilles dans une eau que l'on espère pas trop sale et bénissant le ciel, Bouddha et Vishnu de ne pas avoir mis sa jolie robe blanche ?  Dans les 2 cas, le passage prochain chez un chausseur est imminent, qui pour remplacer les malheureuses décédées, qui pour préserver les belles parisiennes par l'achat de succédanés peu onéreux et dont la perte ne fera ni monter les larmes aux yeux, ni pleurer la carte bleue.
- booster les ventes de parapluies sur l'île car bien évidemment, c'est en général après avoir considéré le poids éléphantesque de mon sac à main et enlevé le superflu, c'est-à-dire le parapluie, que les cieux se déchaînent. Une seule solution, racheter en catastrophe l'objet délaissé le plus souvent à bas prix et augmenter inexorablement le cheptel d'objets à baleines de la maison pire qu'un troupeau de laitières à la veille d'une réforme de la PAC !
- permettre aux swimming-coachs de gagner leur vie sans effort. La loi de Murphy (dont les fâcheux diront qu'elle est strictement liée aux conditions météo de l'après-midi à savoir chaleur importante et convection des masses d'air) implique que les orages se déroulent en grande majorité  dans le créneau  de 14h à 18h, pile au moment où les enfants ont cours de natation. Le cours de natation est donc annulé si les éclairs sont trop proches, les sirènes de la NEA sonnant pour indiquer l'évacuation immédiate des piscines. Les coachs, pas fous, ne remboursent évidemment pas ces séances, fournissant le cas échéant, pour les plus sympathiques d'entre eux des make-up class, n'ayant rien à voir avec un cours de maquillage waterproof et qui sont des sessions de remplacement...
- permettre aux taxis de se sentir aimés, désirés et puissants. Oui, car le chauffeur de taxi, dans les moments d'orage, devient une denrée rare et précieuse, un petit joyau automobile préservé des éléments et le conducteur devient seul maître à bord, capable en une ligne droite vengeresse d'arroser l'impudente trop près du trottoir ou d'ignorer le désespérant appel du beau cravaté...

 4 bonnes raisons de s'écrier "Ô rage, ô désespoir !"

PS 1: pas de photo exceptionnellement car mon PC fait une crise que j'espère temporaire et sans gravité... Dieux de l'informatique, geeks de tous les pays, pensez à moi !

PS2 : Ce devait être une série qui avait commencé  mais il faut bien avouer qu'elle n'a pas eu un démarrage fulgurant (en même temps, je ne voudrais pas cafter mais je vous avais demandé des idées mais vous non plus vous n'avez pas fourni ! ;-)).



jeudi 11 avril 2013

Juste un petit tour en rouge...

Rouge comme les héliconias des Botanic Gardens,
Rouge comme les lanternes du Buddha Tooth Relic Temple,
Roue comme les piments séchés de Buffalo Road,
Rouge comme les bougies qui brûlent sur les tombes de Bukit Brown Cemetery,
Rouge comme les saucisses chinoises au goût sucré sur Temple Street,
Rouge comme le bindi au front des Indiennes mariées de Little India,
Rouge comme les panneaux traduits dans toutes les langues le long des chantiers de Bukit Timah Road,
Rouge comme le drapeau singapourien évidemment !




lundi 8 avril 2013

L'art du voyage

Taï-taï assumée, je lis régulièrement des mes mains manucurées le magazine ELLE, dans sa version française, (merci Relay.com sur iPad)). Dans ELLE, des dames sûrement très importantes mais totalement inconnues de moi partagent avec le commun des mortels leurs petits secrets pour que les vilaines petites poussières que nous sommes, humbles lectrices, puissent devenir grâce à un très gros compte en banque des femmes à la pointe de la mode, balançant, sur leurs talons hauts, un corps galbé et une chevelure superbement coiffée-décoiffée encadrant un visage magnifiquement maquillé dans des tons nude insoupçonnables révélant l'essence de l'être car, comme tout le monde le sait, quand on est top-model, ce qui compte c'est la beauté intérieure uniquement... Bref, bref, je m'égare mais, dans le dernier ELLE, une rubrique a attiré mon oeil car elle portait sur la manière de faire un voyage en avion en restant chic. Je n'ai pu m'empêcher d'en faire un parallèle avec la vraie vie des gens normaux, c'est-à dire nous, la famille Beginners in Asia lorsqu'elle s'envoie en l'air !

Dans ELLE, la dame porte pendant le vol une tenue simple, légère et confortable comme par exemple une combinaison toute simple d'un grand couturier (évidemment what else ?) avec des ballerines. Dans la vraie vie, je m'interroge sur la praticité d'un vêtement qui implique de se retrouver à moitié nue dans les toilettes et des chaussures dans lesquelles, après 4-5h d'avion, je ne pourrai de toute façon plus rentrer un seul doigt de pied eu égard au gonflement de mes jambes. Bilan : pantalon, pull, chaussettes et baskets pour tout le monde ! Plus anti-glamour tu peux pas sauf à tenter le survêt en éponge pour toute la famille et dans la même couleur (je vous jure que c'est vrai, je l'ai vu de mes yeux vu). Dans ELLE, la dame glisse dans son sac qui est bien évidemment un it-bag en cuir très gros et très chic une étole soyeuse et sa crème pour les mains dont elle ne peut se séparer. Elle a en plus un vanity dans lequel elle met ses indispensables beauté comme son démaquillant, sa crème d'hydratation visage, ses huiles essentielles bien-être, son masque pour la nuit, sa brosse à dents et un dentifrice avec quelques petits accessoires de déco pour égayer le tout. Dans la vraie vie, rien que le tube de crème pour les mains est déjà trop gros pour avoir le droit de  monter en cabine alors on attend d'être arrivés à bon port pour se mettre de la crème pour les mains. Quant au maquillage, on oublie d'en mettre, cela simplifie le problème et, de toute façon le chauffeur de taxi ne refusera pas de vous embarquer sous prétexte que vous n'avez pas mis d'anti-cernes. Dans la vraie vie, les mouflets font partie du voyage et il n'y a qu'un bagage dans la cabine, faute de mains pour, en même temps, en tenir 2, sortir les passeports et retenir le petit dernier qui menace de s'enfuir. Le sac est en tissu imperméable car il risque d'en voir de toutes les couleurs dans les transferts en tuk-tuk et, faisant fi de toute considération esthétique, il a plein de poches qui permettent de caser les passeports, le stylo pour remplir les cartes d'immigration, des pochettes en plastique pour les documents importants, un stick à lèvres et un désinfectant pour les mains, les pulls de chacun, les biscuits pour les enfants, le kindle et les jouets du petit sans oublier l'appareil photo. Il pèse évidemment un âne mort. Dans ELLE, la dame a 2 valises rien que pour elle, l'une pour ses vêtements qu'elle prend dans des tons sobres et chics, faciles à assortir, l'autre pour ses accessoires (chaussures,chapeaux, sacs etc...). Dans la vraie vie, il y a 3 valises pour 5 personnes pour soulager la manutention et le dos du Mâle. Dans chacune d'entre elles, l'optimisation du volume est la règle et le chapeau de paille finirait écrasé entre la crème solaire et la pharmacie. Les tee-shirts doivent pouvoir surmonter les attaques en règle de la nourriture locale et résister à la sudation en balade. Les seuls accessoires autorisés sont les tongs, les lunettes de soleil et la casquette !
Au final, je crois que c'est clair : Beginners in Asia ne voyage pas chic mais pratique !


mercredi 3 avril 2013

Lecture, langue et culture

Certes la langue de Singapour est l'anglais mais aussi le tamoul, le chinois et le malais et parfois tous mélangés...Certes je le parle tous les jours mais pas qu'avec des native-speakers et parfois je suis bien obligée d'arrêter de faire des phrases pour me faire comprendre... Certes j'ai acquis une certaine aisance et suis carrément fluent sur les termes du quotidien : robinet, plafond, condensateur, navet, poireau, levure chimique, garantie... la classe quoi ! Cependant, n'étant pas immergée au quotidien dans le bureau d'une BWU avec des gens très très sérieux qui ont des cravates,  font des bizness trips et parlent très vite et avec plein d'accent un anglais très technique, l'enjeu linguistique reste toujours l'une de mes petites préoccupations. Pour remédier à l'approximation de mon expression orale et tenter de continuer à progresser, lire en anglais m'a semblé le meilleur moyen de s'imprégner de tournures et d'un vocabulaire pas forcément utilisé au jour le jour mais qui donne à la langue parlée un registre un peu plus élevé ! La lecture restant pour moi l'un de mes plus grands plaisirs de loisir, je n'en lis pas moins des livres en français pour savourer sans contraintes l'écrit mais je me fais une règle (que je suis plus ou moins) d'acheter en anglais les livres écrits en anglais... Pour les livres écrits en japonais ou en suédois, je ne m'acharne pas et ayant renoncé également à apprendre le polonais et le vietnamien, tant qu'à lire une traduction, autant que je puisse en apprécier la qualité dans ma langue maternelle ! Mais lire en anglais nécessite, de ma part en tout cas, une plus grande motivation. Il me faut  régulièrement dépasser certaines incompréhensions et je me refuse à lire, le dictionnaire greffé à la main qui ne tourne pas les pages. Il faut donc que le livre en vaille la peine car si en plus, de buter parfois sur des mots ou des expressions, l'histoire (oui je suis une midinette, je lis surtout des romans) ne me touche pas, je laisse plus facilement tomber. Lire Harlan Coben ou Douglas Kennedy, malgré tout l'amour littéraire que je leur porte, a ses limites et je suis donc souvent à la recherche de livres potentiellement intéressants (merci Olivia). L'une des thématiques que j'ai explorée au travers de ma quête bibliophile et livrophage est Singapour, notamment sur le plan historique. À vos marque-pages, prêts ? Partez !

Tanamera de Noel Barber
Un pavé parfait pour la lecture au bord de la piscine, "Autant en Emporte le Vent" sur la terre rouge de Singapour... Des amours contrariées par la différence culturelle, des plantations,  des colons, des salles de bal et des parquets luisants, la guerre, des drames, la naissance de Singapour. Dans le genre mélo, une vraie réussite pour approcher légèrement l'histoire Singapour des années 30-60...



Dans la même veine que Tanamera, l'histoire parallèle de 3 jeunes gens, une Chinoise, un Indien et un Eurasien, dans le Singapour des années 30-50. Là encore de l'amour mais aussi de la politique et ses excès, la guerre et l'horreur de l'occupation japonaise, le droit des femmes et l'aliénation familiale, le colonialisme et la lutte pour l'indépendance. Une bonne occasion encore de découvrir l'histoire de Singapour.



The Gift of Rain de Tan Twan Eng
Un absolu coup de coeur pour cette histoire qui se déroule à Penang au moment de la WWII, une histoire d'amitié entre un jeune Eurasien et un maître japonais qui bascule dans le drame. Touchant et instructif sur le conflit mondial vu côté Asie.



The Thorn of Lion City de Lucy Lum
Ces mémoires racontent les souvenirs d'une jeune fille pendant la  seconde guerre mondiale.  Troisième d'une famille de 7 enfants, Lucy vit dans une famille chinoise traditionnelle répressive. Elle raconte sa vie sous le joug d'une grand-mère autoritaire et l'horreur de la guerre lors de l'occupation japonaise pendant laquelle, fait rare, son père, Chinois pourtant, travaillait comme interprète pour les Japonais. La plongée dans l'univers de la famille donne un éclairage brutal sur les relations parents/enfants et leur rapport à l'autorité.



The Red Thread de Dawn Farnham
Premier livre d'une trilogie (The Red Shallows et The Hills of SIngapore), c'est, sous couvert d'une histoire d'amour, le Singapour du 19e s. que l'on retrouve ici, au travers de l'évocation des relations entre colons et immigrants, du choc culturel et des interdits sociaux.








lundi 1 avril 2013

Bukit Batok Nature Park

N'en déplaise aux ronchons, Singapour est une ville verte ou verdurée si je m'octroie le droit (c'est moi le chef sur mon blog non ?) d'inventer un nouveau mot. Une ville dans laquelle on circule sous les frondaisons des grands arbres sur les autoroutes, une ville dans laquelle les fougères géantes épiphytes tombent parfois de leur support, une ville dans laquelle les activités d'élagage sont une composante non négligeable (et parfois agaçante) de l'entretien des abords des axes routiers, une ville dans laquelle une parcelle de forêt primaire tropicale existe encore, une ville dans laquelle, en dépit de tous mes efforts,  nous n'avons pas encore réussi à faire le tour de tous les parcs naturels. La faute à un anniversaire excentré, il a bien fallu dépasser les limites de Bukit Timah et aller plein ouest... La faute à un horaire pas super pratique, il a fallu faire, avec la marmaille contrariée de ne pouvoir jouer à la Wii en toute sérénité à des jeux de société une promenade matinale... La faute aux 2 raisons précédentes, la promenade devait donc se faire à l'ouest de Bukit Timah dans le quartier de Bukit Batok qui, en dehors de son centre auto/moto-école qui permet de passer le permis de conduite, m'est complètement plutôt inconnu. Résultat : nous avons mis le cap, tant bien que mal grâce à mon ex-ami GPS, sur le Bukit Batok Nature Park ! C'est une petite promenade pour oublier le bruit et le gris de la ville, une petite promenade pour prendre le vert et le pouls d'une nature toujours présente dans la métropole singapourienne. Une petite promenade charmante sous les arbres de la forêt secondaire et les racines, une petite promenade pendant laquelle on cherche les durians et les ramboutans, les garrulaxes à huppe blanche, les macaques, les écureuils et les varans. Une petite promenade où l'on s'assoit sur des bancs en bois cachés au milieu des buissons, une petite promenade où l'on mange des crackers en regardant les reflets dans l'eau de l'ancienne carrière de granite, une petite promenade où l'on peut faire une pause playground et faire une réflexologie home-made sur les galets du chemin.  Une petite promenade qui monte et qui descend juste ce qu'il faut pour des petites jambes d'enfant, une petite promenade à l'ombre et au soleil, une petite promenade vert et eau, une petite promenade parfaite pour un dimanche matin...